Fianarantsoa-Camp Catta
1 janvier 2011.
Et me voici en 2011. Aujourd’hui, la deuxième partie du transport vers la vallée du Tsaranoro doit s’organiser début d’après-midi. Je serai donc théoriquement au Camp Catta, lieu où je crècherais durant un mois, d’ici ce soir. Je profite de la matinée pour envoyer les premiers textes pour le site, et les premières photos que j’ai prises sur la route, figurez-vous qu’il y’a une connexion WIFI dans l’hôtel.
Chic !
A 14h, mon chauffeur se présente à la réception. Il s’agit en fait d’une conductrice, Helga, la femme de Christian, le gérant du Camp Catta, qui est aussi le fils de Jean-René, le président de l’association marseillaise en charge de la gestion du dispensaire. Tout le monde suit ? Helga donc, est accompagnée de son frère Francis, qui travaille lui aussi au Camp Catta, ils reviennent tous les deux du camp où ils ont passé le nouvel an. Avant de prendre la route, nous nous rendons au domicile de Christian qui passe quelques jours dans sa maison à Fianarantsoa. L’occasion pour Helga de voir ses enfants qui sont scolarisés sur Fiana, et qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs jours. Nous reprenons la route, dans son 4x4 blanc tout équipé, le matériel chargé dans la benne à l’arrière. Mais ce qui devait être un départ immédiat pour le Camp Catta, va se transformer en de longues heures d’attentes…. Aujourd’hui, premier jour de l’an, Helga semble un peu nostalgique de quitter la ville si rapidement pour remonter dans la montagne. Elle semble d’ailleurs bien fatiguée, elle aussi a fait la fête hier soir. Elle souhaite donc rendre visite à deux de ses amies, que nous prenons dans la voiture, pour partir à la recherche de bars, histoire de bien commencer l’année ! Ainsi commence une longue série d’aller et venu interminables des les ruelles de Fianarantsoa. Trouver un bar ouvert le jour de l’an, ce n’est pas si simple, même ici. Cette ville que je ne connaissais pas encore hier, me semble maintenant bien familière. Au final, après s’être arrêté dans 2 bars, le départ semble imminent. Nous redéposons les deux amies à leur domicile, et prenons enfin la route vers le Camp Catta. Il fait nuit noire, il est 19h15.
Je ne profiterai donc pas des joies de la route pour découvrir progressivement les paysages qui me mèneront au massif du Tsaranoro. Nous continuons sur la nationale 7, à vive allure, à la différence prête qu’aujourd’hui, le klaxon fonctionne ! Très pratique pour écarter la foule et ne pas être obligé de ralentir. Une petite pause repas dans un petit restaurant d’Ambalavao, puis nous arrivons très rapidement sur la piste. Fini la route goudronnée de la nationale 7, au bout de cette piste se trouve la vallée du Tsaranoro. La saison des pluies a commencée, ce qui rend la piste (accessible uniquement qu’aux véhicules tout-terrain) particulièrement accidenté. A ce moment, j’ai une pensée tout à fait respectueuse pour un de mes collègues, Sébastien (qui pédale actuellement sur son vélo, le long des côtes australiennes), qui s’est rendu il y’a quelques années au Camp Catta en vélo. Seb si tu lis ces quelques lignes, j’aimerai partager avec toi notre fameuse devise helvétique « De bleu, de bleu !! »
La piste est longue, autant dire que ca secoue. Autant dire qu’on ne regarde qu’une seule fois par la fenêtre car la vitre en pleine face ça fait mal au nez. Autant dire qu’une heure sur cette piste est tout aussi efficace que 30 minutes chez un ostéo, je pense que mon atlas s’est remise au moins trois fois en place.
Nous arrivons à 22h au Camp Catta. Il fait nuit, je jette rapidement un œil sur le ciel étoilé qui tapisse majestueusement le ciel malgache. Je distingue aussi les imposantes silhouettes noires des falaises du Tsaranoro. Je me réjouis déjà du spectacle de demain matin, la surprise sera de taille. Très rapidement, on m’emmène dans la petite maisonnette qui me servira de toit durant le prochain mois. 9m², des murs en brique et un toit en bois et en tuile. 3 fenêtres, une chambre avec 2 petits lits et une penderie, une salle de bain avec toilette, lavabo et douche. Certains étudiants londoniens seraient presque jaloux de tout ce confort. Une bougie posée sur la table de chevet pour s’éclairer. Le réseau électrique est alimenté grâce à plusieurs panneaux solaires, mais ne fonctionne que quelques heures par jour. Je suis bien fatigué ce soir, je déballerai mes affaires demain. Une bonne douche, et au dodo, en m’assurant scrupuleusement qu’aucune interstice ne soit présente dans la moustiquaire qui recouvre le lit, les moustiques -déjà bien accueillants- se feraient un festin, qui me déplairait fortement. Vivement demain, que le jour se lève.